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En finir avec le taux vibratoire : les gunas

taux vibratoire et Bovis

Le taux vibratoire

Lorsque l'on cherche une définition du taux vibratoire dans la littérature énergétique ou new age standard, voici ce que l'on peut trouver :

"Le taux vibratoire permet de mesurer le niveau des énergies subtiles qui se dégagent de toutes choses, comme par exemple les objets, les végétaux, les minéraux, l’alimentation, l’eau, le corps humain, les corps subtiles, les animaux, les énergies environnantes, un lieu, etc… Absolument tout ce qui existe de visible ou d’invisible est composé de vibrations énergétiques qu’il est possible de mesurer."

"Tout être humain possède un taux vibratoire définissant la fréquence d’énergie correspondante à son degré d’évolution spirituelle, c’est la nature et le degré de son énergie qui caractérisent son taux vibratoire."

 

Chez les radiesthésistes, personnes capables de détecter avec un pendule l'énergie des corps subtils, l’utilisation du taux vibratoire est très répandue. L'unité utilisée, le Bovis, sert à mesurer le taux ou la fréquence vibratoire d’un objet, d’un être vivant, d’un lieu… On peut ainsi lire dans des articles que le taux vibratoire d’une personne en bonne santé était situé entre 6500 et 9000 mais que depuis 2014, elle se situe plutôt autour de 12500, à cause d’une augmentation du taux vibratoire de la Terre. On peut également lire que certains lieux dit sacrés vibrent à plusieurs millions d’unités Bovis.

Pour mieux comprendre l'amalgame et les confusions faites entre le taux vibratoire, les fréquences, l'intensité et le lien avec la Terre, je vous invite à lire le précédent article La Terre monte-t-elle en fréquence ? 

 

La naissance de l'unité Bovis

Alfred Bovis était un quincailler, né à Nice en 1871 et décédé en 1947. Vers les années 1930, il cherche un moyen de mesurer la qualité des aliments et leur énergie vitale. Il avait donc conçu une règle graduée de 0 à 10000 sur laquelle il cherchait une valeur au pendule. Il compara ainsi des aliments fraîchement cueillis à des aliments ayant quelques jours, en conserve ou pourris. Ainsi, une pomme fraîchement cueillie avoisinerait les 7000, vendue aux halles après quelques jours vers 3000 et les conserves 0. L’unité Bovis (UB) était née. Les radiesthésistes ont par la suite extrapolé bien au-delà des 10000UB pour des utilisations qui sortent du cadre des expériences originelles d’Alfred Bovis.

 

Si l'on regarde ce point avec une démarche scientifique, une modélisation n'est valable que dans un cadre donné. Pour généraliser le modèle, il faut alors reprendre l'étude pour enrichir l'expérience avec d'avantage de résultats. Le fait que les radiesthésistes utilisent l'unité Bovis pour bien autre chose que l'énergie vitale des aliments pose déjà problème car rien ne prouve que cela fonctionne ou ait du sens.

De plus, suite à quelques discussions avec des radiesthésistes énergéticiens utilisant le Bovis et à mes propres expériences, j’en suis venue aux mêmes conclusions que Stéphane Cardinaux, géobiologue suisse reconnu : le Bovis est une unité variable qui dépend grandement de la personne qui mesure !

 

Pour Bovis, le taux vibratoire se réfère donc à l'énergie vitale d'un aliment alors que pour d'autres ce sera le niveau de n'importe quel type d'énergie, une fréquence, une évolution spirituelle, une pensée positive... Le taux vibratoire est devenu un "mot-valise", un terme pour lequel on rencontre plusieurs acceptions, qui peut recouvrir des réalités ou des concepts différents selon son utilisateur. Il est devenu LE mot fourre-tout de l'énergétique.

 

Les qualités énergétiques de l'inde ancienne

Les Gunas

Dans la Bhagavad-Gītā, un des textes fondateurs de l'hindouisme, le traité védique fondamental du Vème siècle avant J.C., puis dans les traditions du Sāṃkhya du IVème siècle et de l'Ayurveda, médecine traditionnelle holistique indienne, l'énergie est déjà grandement étudiée. Ces textes décrivent trois qualités principales dont l.'interaction produit toutes les formes de la «création», de la matérialisation, celle-ci provenant de la Nature Originelle appelée Prakṛti. Ces trois qualités d'énergies sont les Gunas.

Celles-ci sont présentes dans tout, les humains, la nourriture, les objets animés ou inanimés, à des degrés divers, une qualité étant toujours plus présente ou dominante que les autres. On trouve différentes compréhensions des Gunas dans les écoles d'Ayurveda.

Tamas, Rajas et Sattva

Le chapitre XIV de la Bhagavad-Gītā décrit les trois Gunas (traduction de Emile Burnouf, édition Nataraj).

  • « Sattva, la vérité, brillante et saine par son incorruptibilité, l'attache par la tendance au bonheur et à la Connaissance. Lorsque dans ce corps la lumière de la sagesse pénètre par toutes les portes, sattva alors est dans sa maturité.
  • Rajas, l'instinct, parent de la passion et procédant de l'appétit, l'attache par la tendance à l'action.  L'ardeur à entreprendre les œuvres et à y procéder, l'inquiétude, le vif désir, naissent de rajas parvenu à sa maturité.
  • Tamas, l'obscurité, procède de l'ignorance et porte le trouble dans toutes les âmes ; elle les enchaîne par la stupidité, la paresse et l'engourdissement. L'aveuglement, la lenteur, la stupidité, l'erreur, naissent de tamas parvenu à sa maturité.

Sattva ravit les âmes dans la douceur ; rajas les ravit dans l’œuvre ;  tamas, voilant la sagesse, les ravit dans la stupeur. Sattva naît de la défaite de rajas et tamas ;  rajas, de la défaite de tamas et sattva ;  tamas de la défaite de sattva et rajas.

Les hommes de vérité (en sattva) vont en haut ;  les passionnés (en rajas), dans une région moyenne ;  les hommes de ténèbres (en tamas), qui demeurent dans la condition infime, vont en bas. Le mortel qui a franchi ces trois qualités issues du corps, échappe à la naissance, à la mort, à la vieillesse, à la douleur, et se repaît d'ambroisie.»

 

A partir de ces textes fondateurs, les interprétations sont multiples. Les versions les plus courantes, simplifiées, des écoles d'Ayurveda, retiennent généralement une interprétation linéaire, ascensionnelle, des gunas : Tamas en bas, Rajas au milieu et Sattva en haut, voyant en Sattva la voie pour sortir l'incarnation. Avec cette vision ascensionnelle, il est possible de faire un parallèle entre les chakras et les gunas. Certains diront donc que pour s'élever, l'homme doit chercher la connexion au chakras supérieurs, notamment avec la méditation, activité sattvique par excellence.

https://yoga-et-vedas.com/3-trois-gunas-qualites
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Parfois, on peut également trouver des tableaux comparatifs pour aider à la compréhension des gunas.  Mais ces simplifications apportent généralement une connotation négative pour tamas et rajas et positive pour sattva.

En étudiant le tableau suivant, on pourrait d'ailleurs assez facilement faire le parallèle avec le "taux vibratoire" : tamas serait un taux vibratoire très bas, rajas, un taux bas ou moyen, là où Sattva correspondrait à un taux vibratoire élevé.

 

Mais cette représentation met de côté la nature essentielle de ces trois qualités énergétiques pour toute manifestation : Les trois sont nécessaires à la vie. Il ne peut donc y avoir de vision binaire des gunas. Tamas, qui se manifeste comme impureté, paresse, obscurité, lourdeur est indispensable dans la nature et crée la stabilité permettant aux forces fixes de se manifester. Rajas se représente par la passion, la distraction, les désirs, la colère, mais c'est aussi le mouvement, la vitalité, les émotions. Enfin Sattva se manifeste comme pureté, connaissance, harmonie, clarté mais il mène à intérioriser et correspond à l'idée abstraite, non manifestée.

 

https://yoga-et-vedas.com/3-trois-gunas-qualites
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Les Gunas et la Trimurti

Dans la conception védique, les Gunas correspondent également à la Trimurti : les trois formes du Divin : Brahma, Vishnu, Shiva, qui incarnent les processus de création, préservation et destruction. Tous les trois sont indispensables pour l’existence de l’Univers, comme le lever et le coucher de Soleil (sattva), le jour (rajas) et la nuit (tamas) sont indispensables pour l’avancement du Temps.

Ces qualités ne sont donc pas mauvaises ou bonnes, elles ont chacune leur rôle dans le processus de mouvement qu’est la vie et l'ont retrouve avec cette conception, non plus une vision ascensionnelle linéaire, mais une vision cyclique.

Suite aux différentes lectures simplifiées sur les Gunas, j'ai découvert la proposition d’Irène Andrieu qui me paraît plus conforme à l’essence de ces qualités. Irène Andrieu, écrivain et astrologue française, s’est consacrée à l’étude du bouddhisme et de la philosophie karmique d’Inde du Nord. Son enseignement de l’astrologie intègre l’astrologie humaniste de Rudhyar et les enseignements indiens. Dans son ouvrage « La Roue de la Vie - Méditation sur le zodiaque », Editions Dangles, 1986, p126-128, elle propose la vision suivante, en lien avec l'astrologie et la connaissance de soi :

« a) La qualité brahmanique (sattva)

C'est une dynamique de type Feu, créative, en mouvement. Elle suggère l'idée de création permanente, toujours renouvelée, d'imagination. Elle est l'impulsion du mouvement dans toute réalisation, la mise en œuvre. Elle n'est pas réalisatrice en elle-même mais activante. […] Tous les signes relevant de la qualité sattvique sont porteurs de cette créativité spontanée, de cette potentialité toujours reconnaissante, de cette idée de germination, de jaillissement. […]

 

b) La qualité de Vishnu (tamas)

Nous sommes dans l'univers du stable, du concret, de la fixation. Cette phase de stabilité n'intervient que durant une fraction de seconde dans le cycle, mais marque profondément les signes qu’elle colore. Elle dirige l'univers des formes et le désir de continuité. Elle est donc rattaché à la notion de Temps. Cette fixation tamasique prend en charge la création sattvique et la révèle dans le visible. Les personnes marquées par un ou plusieurs signes tamas ont tendance à appliquer, à conserver, à œuvrer à partir des formes visibles, à maintenir l'ordre établi. Peu mobiles, elles vivent pourtant dans un univers réalisateur (ce sont les exécutants des idées des autres, ou les artisans d'une œuvre quelconque, pratique, utile) leur objectif étant de pérennité et de réussite concrète. C'est cette qualité tamasique en chacun de nous qui permet de penser en termes de durée et de réaliser des projets, de ne pas rester sur le plan de la conception pure. […]

 

c) La qualité çivaïste (rajas)

Civa (Shiva), le dieu de la mort et de la transformation, [...] possède pour qualité la destructuration, l’instabilité, le doute, la régénération. Il renvoie au néant les formes créés pour qu'elles fassent l'objet d'une nouvelle création. L’ effet rajasique est si rapide que les changements subtils qui marquent les formes ne sont visibles que dans la durée. Mais cette qualité implique que, de fraction de seconde en seconde tout change, tout soit en mouvement, rien ne soit jamais pareil. Sur le plan psychologique, elle représente l'inquiétude vitale de l’être en face de sa destinée, le terme de toute vie, la fin obligatoire de toute expérience, l'instabilité nécessaire à l'évolution humaine. Les personnalités rajasiques seront donc les plus mobiles, les plus instables, les plus mutables, celles qui seront dotées de la plus grande faculté de renouvellement, voir de détachement. »

 

C'est cette compréhension des Gunas qui m'a permit de les envisager comme un cycle : Rajas détruit les matérialisations existantes afin qu'une nouvelle création Sattva émerge et puisse être matérialisée et maintenue par Tamas, et ainsi de suite.

Sortir du cycle

La recherche de sattva ne peut être qu'un passage vers l'éveil puisque, vous l'aurez compris, toute la création repose sur les trois gunas. Cultiver sattva, par la méditation et l'hygiène de vie, maintient aussi dans la matière, mais une matière plus éthérée, plus subtile. Or pour être pleinement manifesté, un équilibre entre les trois gunas est nécessaire, d'où l'importance fondamentale de l'ancrage, tamas. Sortir des gunas, c'est donc sortir de notre incarnation. Ainsi, la Bhagavad-Gītā nous rappelle que "Le mortel qui a franchi ces trois qualités issues du corps, échappe à la naissance, à la mort, à la vieillesse, à la douleur, et se repaît d'ambroisie."

 

De nombreux paramètres

Le taux vibratoire étant le mot fourre-tout par excellence, une première compréhension plus précise de l'énergie se fait par sa qualité et les trois gunas. Au fur et à mesure des articles nous verrons d'autres clefs de compréhension, d'autres paramètres pour tenter de décrire au mieux la réalité complexe des énergies : la conscience, la polarité, la cristallisation, la fréquence, le temps....

Et pour que vous retrouviez aussi tous ces concepts, je me suis lancée dans la grande aventure de la rédaction d'un livre  que j'ai hâte de partager avec vous dès la fin de sa rédaction !


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ÉCRIT PAR :

AURIGAE - Claire Le Baron

 

Formatrice, conférencière et auteur, j'ai changé de carrière en 2015 pour devenir thérapeute énergétique à plein temps.  A l'origine ingénieur de recherche spécialisée dans la modélisation des ondes et le vibratoire, je fais à présent des ponts entre les sciences et ma compréhension de l'énergétique.

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